L'Express se fait l'écho des ARM

Publié le par UMP Quebec

Dans son numéro du 24 décembre, l'hebdomadaire l'Express se fait l'écho de l'inéquité des accords de reconnaissance mutuelle sur les professions médicales.



De notre correspondante
Des médecins français moins bien traités au Québec?

Par Isabelle Grégoire, publié le 23/12/2009 à 14:00

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AFP PHOTO/GERARD CERLES

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre québécois, Jean, Charest, ont signé en 2008 un accord sur la mobilité professionnelle.

Controverse autour de l'entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles: des médecins français s'estiment désavantagés par rapport à leur collègues québécois.

Inéquitable et honteux. Voilà comment des médecins français ont qualifié le traitement dont ils s'estiment victimes au Québec. Le 9 décembre, lors d'une sortie très médiatisée, ils ont dénoncé les obstacles auxquels ils sont confrontés pour exercer dans la Belle Province – pourtant en pénurie de médecins. Alors que leurs collègues québécois auraient toutes les facilités pour travailler en France.

Selon l'Arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM), signé le 27 novembre à Paris par l'Ordre des médecins français, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et le Collège des médecins du Québec, un médecin québécois peut désormais exercer librement en France - sans stage ni examen. À l'inverse, un médecin français doit réussir un stage de 3 mois (au coût de 8100 Euros, remboursable sous certaines conditions), avant d'obtenir un permis restrictif ne l'autorisant à pratiquer qu'en établissement public. Pour le permis régulier, il doit réussir un examen ou patienter cinq ans.

Cet arrangement pour les médecins découle de l'Entente France-Québec sur la mobilité professionnelle, conclue à Québec en 2008 par Nicolas Sarkozy et le premier ministre québécois Jean Charest. Déjà, 22 arrangements ont été signés par autant de professions et de métiers réglementés (avocats, ingénieurs, maçons, carreleurs...), sur une centaine qui seront examinés d'ici à la fin de 2010. Seul celui touchant aux médecins suscite la polémique.

Le Dr Jean-Louis Brunier, un généraliste installé autrefois à Poitiers puis en Guyane, et installé depuis 2007 à Montréal, compte beaucoup sur cette entente. Pourtant, en dépit de ses 25 ans d'expérience, il n'a toujours pas son permis québécois. «Je n'imaginais pas que ce serait aussi long et compliqué», dit-il. Pour gagner sa vie, il a fait des remplacements... à Saint-Pierre-et-Miquelon et jusqu'en Bretagne! Il attend maintenant le fameux stage qui devrait lui ouvrir enfin les portes des hôpitaux du Québec. Quant au Dr Daniel Jagodzinski, dermatologue , il s'avoue tellement découragé par ce "parcours du combattant" qu'il songe à repartir.

Suite à cette sortie – orchestrée par François Lubrina, élu local de l'Assemblée des Français de l'étranger – le Collège des médecins du Québec a remis les pendules à l'heure. Il a rappelé qu'à la différence du système mixte français, le système de santé québécois est essentiellement public. Les médecins français sont presque assurés de trouver un emploi, surtout dans les régions où la pénurie est criante (près de 450 d'entre eux exercent actuellement au Québec, sur 17 500). En revanche, précise le Conseil national de l'Ordre des médecins de France, le médecin québécois qui souhaite exercer en France "est laissé à lui-même, n'a pas de garantie de revenu, doit se trouver un poste ou se créer une clientèle."

Publié dans Société

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